De leurs heures de physique de collège, la plupart des gens ont retenu l’électrocinétique. Ils auraient pu se souvenir de n’importe quoi d’autre de mieux et de plus intéressant, mais non ! Ils se souviennent des circuits électriques, du courant qui va dans le sens inverse de la tension, et ça s’arrête là pour ceux qui ont arrêté la physique en seconde. Ou alors, avec beaucoup de chance, ils auront peut-être quelques vagues souvenirs/connaissances générales sur la diffraction (mais faut pas trop rêver non plus – à ce sujet, je trouve que la physique de manière générale est un des domaines les plus mal desservis par la culture générale).
Par conséquent, quand je dis que j’étudie la physique, la première chose qu’on me dit c’est : « oh, tu fais de l’électricité ? ». Alors que vraiment, non, pas du tout, l’électricité comme on la voit dans le secondaire, j’ai arrêté après la première année INSA. Et encore, elle ne ressemblait plus vraiment à un gentil circuit alimenté par un générateur, avec un interrupteur et une lampe. Moi je compte des photons, je dope des semi-conducteurs et je manipule des gros microscopes (et même pas optiques, attention !) et c’est carrément plus la classe.
Et heureusement pour moi, parce que la vérité, c’est que les circuits électriques, avec leurs théorèmes et leurs bidouillages étranges pour calculer une bête tension, ça m’est toujours passé par-dessus la tête. Déjà en 5ème j’aimais pas trop la théorie. Quant à la pratique… Je n’ai jamais exactement compris quand la fameuse lampe allait s’allumer ou non.
Mais que vaut la tension Uout ?
Hélas, trois fois hélas, malgré mon orientation plus photonique qu’électronique, il m’arrive d’en croiser encore (de l’électronique). Et c’est plus du tout de la gentille avec deux résistances en parallèle et un générateur calculez-le-courant-dans-R2-connaissant-E-et-i1. Non, là c’est juste des AOP (amplificateur opérationnel, et oui madame) ; le but est toujours le même, le calcul un tantinet plus abstrait.
ahah, on rigole moins maintenant. Elle vaut combien Uout alors ?
Ma hantise a commencé en 2ème année. Il faut dire que l’enseignement est dispensé avec brio par un duo gagnant. Un prof soporifique capable de partir en roue libre sur une seule question (une seule !) pendant 45 minutes, le tout en ponctuant son discours de « hein bon » motivants (nan, je déconne ; il a perdu l’attention de tout élève normalement constitué au bout de 10 minutes). Et un autre qui n’a décidément pas vocation à être prof, et me rappelle en général de mauvais souvenirs du collège (sauf que là, c’était les élèves qui me donnaient envie de pleurer). Et si ça ne suffit pas à dégoûter de l’électronique, on enchaîne très fort en 3ème année avec une gentille amibe qui porte des chaussettes dans ses sandales de pèlerin et n’a pas assez d’indépendance pour écrire tout seul sur des transparents.
Il m’aura fallu un an et 2 UV, brillamment ratées à 6 et 8 respectivement, pour prendre la matière en grippe. Plus une UV supplémentaire et des révisions catastrophiques (où j’ai passé mon temps à pleurer – c’est un fait, quand j’accumule fatigue + échec à refaire des TD + chagrin pré-révisions, je panique et je pleure) pour me faire définitivement bloquer sur la matière.
Tout ça pour dire que lundi j’ai un partiel sur le sujet, que j’ai commencé à réviser ce matin, et que bon, soyons sincère, à l’heure qu’il est je ne sais toujours pas ce qu’est la tension de décalage du montage (mais je sais identifier un montage inverseur, et ça c’est cool – mais bon, il était temps, vu que c’est un peu le programme de 1ère année). Du coup, c’est pas forcément bien parti.
Sur ce, je suis grave motivée et je vais réviser.