Vous allez rire : j'avais prévu de recomencer à blogger, je n'avais juste pas prévu de faire de la place dans ma soirée pour écrire. N'allez pas croire pour autant que mes nuits soient un tourbillon de fêtes au champagne et autres after-works décadents. Mais bon, lire tous ses flux RSS et rattraper ses séries, mine de rien, ça prend du temps ! Alors ce soir, je renonce à mes écheveaux DMC et à mon roman policier pour venir vous parler de souvenirs culinaires.
Vous savez, ces fameuses madeleines de Proust, celles qu'on traîne depuis l'enfance et qui transforme un bête soufflet jambon-fromage en le meilleur des plats. Les recette familiales ajustées de génération en génération pour finalement devenir le dessert dont tout le monde rêve de vous piquer le secret. Je ne crois pas que ce genre d'héritage existe dans ma famille (mais c'est vrai qu'entre le service à chocolat, la ménagère en inox et les assiettes de la Centenaire, on n'aurait de toute façon pas eu assez de place à la cave pour l'y ranger). Mais sans chercher des recettes ancestrales, j'ai en tête toute une palanquée de plats qui me rappellent des bons souvenirs (et des moins bons - oui, poires au chocolat et autres cotes de cardes en sauce blanche, c'est à vous que je pense). Je pourrais citer pèle-mêle les pommes de terre dans la cendre des soirées d'hiver, la dinde aux marrons et haricots verts du repas de Noël, la mayonnaise des lendemains de rosbeef, les pommes de terre farcis du mercredi midi, les croque-monsieurs des dimanches soirs où M. n'avait pas envie de cuisiner, les tartes aux fruits des étés... Et même les pommes de terre à lyonnaise de P., dont j'ai découvert récemment qu'elles n'étaient justement pas un secret de famille mais plutôt quelques lignes du livre de recettes Seb - vous savez, celui vendu avec la cocotte. Je vous laisse imaginer ma déception quand j'ai découvert la supercherie après des années d'admiration - un nouveau pan de mon complexe œdipien s'effondre !
Mais un de mes souvenirs culinaires les plus marquants n'est pas un poulet rôti que j'aurais mangé tous les dimanches pendant 16 ans. C'est tout simplement un gâteau que j'ai mangé une fois, à un goûter de préparation à ma Confirmation. C'est un gâteau moelleux rose orangé - je me souviens m'être longuement interrogée sur cette couleur rose - recouvert d'une couche de chocolat. J'avais à peine pu demander l'ingrédient mystère à la pâtissière - vous l'aurez peut-être deviné, il s'agit de biscuits roses de Reims, et piuf, le miracle culinaire avait disparu dans l'air, sans que je sache comment le reproduire. Le gâteau est resté dans mon esprit pendant 10 ans, de plus en plus idéalisé, jusqu'à ce que je retrouve enfin la recette sur Fashion cooking. Alors évidemment, la pâte n'était pas aussi moelleuse, le gâteau ne fondait pas autant en bouche et la couverture en chocolat n'était pas assez uniforme que dans mon souvenir... Mais peu importe, maintenant que j'ai enfin retrouvé mon gâteau, il ne me reste plus qu'à fignoler la recette à l'infini !
Et si vous voulez vous y essayer, je vous remets la recette ici, après le saut :)