Marlou n’a qu’à attendre dans sa cabine d’essayage (de toute façon je crois qu’elle n’est pas vraiment pressée d’ouvrir le rideau), pour le moment j’ai envie de parler de mon activité de l’après-midi, à savoir : ranger mon armoire.
Vaste programme. Ranger mon armoire, ça veut dire refaire les piles de vêtements ; rendre à Lucie ce qui lui appartient ;
Trier le contenu de mon armoire s’est donc rapidement en une fouille archéologique où chaque étagère me rappelait des souvenirs – et pas des bons en général. Jusqu’à maintenant, je n’avais pas encore eu le droit de me débarrasser de certains vêtements que je trouvais affreux (et portés si peu souvent qu’ils étaient blancs de poussière !!). Cette année, j’ai enfin pu vider seule et manu militari : un atroce pyjama pilou orange avec des fleurs roses et des appliques de dentelles, offert par G.M. à Noël il y a 3 ans et qui avait déjà l’air usé avant d’avoir été porté (le pire, c’est que j’ai du la remercier pour le cadeau…) ; un manteau rouge très Cyrillus 94, réplique exacte de celui que ma catéchèse de CE2 portait (pourquoi a-t-il été acheté, mystère) ; un pull marin acheté il y a 6 ans en bord de mer, marqué à jamais par un tragique incident incriminant une tasse de chocolat ; un béret kaki qui me donne l’air de m’être enrôlé dans les jeunesses communistes ; un pseudo-jean, choisi par M. en 4ème, acheté en taille 42 pour être sûr qu’il ne soit pas taille basse (je devrais peut-être le garder pour me rappeler ce que ne doit PAS être un pantalon ; à savoir trop grand, pour commencer) ; et surtout les robes de chambre taille 14 ans (et qui me vont toujours, soit dit en passant) affreuses, pelucheuses, qui font soit gamine soit ménopausé mais rien entre les deux, et que M. avait amoureusement brodées d’elfes ou de tortues (plus kitsch tu meurs). D’ailleurs quand je les ai posées sur la pile j’ai eu droit à un cri parental unanime : « quoi tu donnes tes jolies robes de chambre ? oh ben non, on va plutôt les garder ». La seule étagère que je n’ai pas pu toucher (je crois que M. était prête à me faire un barrage de son corps pour ça), c’est celle des pulls. Faut la comprendre : ils ont tous été tricotés main par G.M. Mais la grand-mère a vraiment pas le compas dans l’œil, et a tendance à tricoter des pulls à emmanchures chauve-souris que je pourrais toujours porter quand j’aurais 2 enfants, une maison en banlieue et une armoire remplie de taille 44 (comme qui, voyons ? mmm…).
Je passerai sur les conseils intelligents de M., du genre « avant de te plaindre que t’as plus de place, trie plutôt tes pulls par couleur » (parfois, elle réfléchit trop vite pour moi). Mais je plains quand même les gens chez qui échoueront ces vêtements : après tout, c’est pas parce qu’on est pauvre qu’on a envie de mal s’habiller.
2 comments:
le manteau rouge j'avais le meme en bleu et il vient de la ou y avait la foire fouille avant.
la moi aussi j'en suis aux vetements de bricolage. passe une journee dans mes statues et quand j'ai lave mon jean a la main l'eau qui en est ressortie etait noire.
le pull marin venait de Saint George et moi j'ai encore le mien.
et les pour les pulls: je sais, t'as qu'a regarder le contenu du bas de mon armoire.
t'as oublie une phase du vieillissement: le moment ou il et plus assez bien pour etre porte a Londes/ Toulouse mais encore assez pour l'etre a Nevers.
Tout un poème ! ;-)
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