Sunday, May 11, 2008

I blame you, mother

Si seulement elle m’avait laissée porter des tailles basses au collège, et des débardeurs aussi. Et aller en ville avec des amies… Et si quand je détestais mes vêtements elle m’en avait achetée d’autres, même à Jenyfer, au lieu d’aller au rayon femme de la Halle acheter un pantacourt à carreaux pour ensuite le porter avec des chaussettes et ses sandales – des sandales à bouts ouverts avec des chaussettes blanches à bouts rouges… Je crois que je me souviendrais toujours du regard que m’avait jeté la sœur de Charlotte quand elle avait regardé mes pieds. Et si elle avait vu que le carré ça m’allait pas, et mes lunettes non plus d’ailleurs – ces stupides lunettes rondes à montures multicolores Barbie… Même maintenant elle trouve qu’elles me vont bien. Et si elle m’avait offert un sac Eastpack, au lieu de me laisser aller au collège avec ce vieux cartable pourri, dont tout le monde se moquait. Et si j’avais pu regarder la télé, pas tout le temps, juste les choses que j’avais envie de voir. Si elle m’avait laissée regarder « Buffy » au lieu de m’obliger à regarder des photos chez Catherine & Philippe parce c’était trop violent, j’airais pu faire des cauchemars. Et si aussi elle m’avait appris à avoir du répondant, au lieu d’être complètement incapable d’être witty. Et si elle m’avait laissée aller chez des copines au lieu de faire des week-ends touristiques pour aller voir des grottes & châteaux qui ne lui font même pas envie – mais ça fait tellement bien de dire « moi j’ai été au gouffre de Padirac » (sans déconner, dans quel cercle social ?). Si elle m’avait autorisée à lire ce que je voulais, plutôt que de me forcer à lire Nabokov et Laclos en cachette. Et si elle avait abandonné la sale manie de toujours fourrer son nez dans mes affaires pour être sûre que tout est rangé au carré – grâce à ça, je suis maintenant suffisamment maniaque pour qu’elle entre dans mon appart’ et me dise qu’il est bien rangé. C’est fantastique, non ? Et si quand je lui avais suggéré qu’en quatrième on pourrait regarder « le silence des agneaux » à la fin de l’année, elle aurait approuvé au lieu de menacer la prof de poursuites judiciaires – on l’a quand même regardé, mais je ne lui ai pas dit. Et si elle m’avait donnée raison, parfois, au lieu de m’apprendre à m’écraser devant les profs ou n’importe qui qui m’est un tant soit peu supérieur. Et si elle ne m’avait pas obligée à porter ses vieilles chaussures immondes pendant un an, sous prétexte que c’était la monde (sans doute là où tout le monde trouve les remparts de Carcassonne fascinants). Et si elle ne m’obligeait à lui faire des bisous chaue fois qu’elle le veut, et à recommencer si elle le juge mauvais (à quoi on juge qu’un bisou est bien, d’ailleurs ? je connais des personnes qui font mieux la bise qu’elle ne m’embrasse).

Now here I am, and I really don’t know what to say except: « oh, fuck ».

2 comments:

Lucie said...

ouais trop d'accord sur toute la ligne.
etpour les dents je sais plus non plus.
xoxox

Fly said...

J'ai retrouvé des bouts de ma vie là tiens...

Mais on peut s'en sortir, avec la volonté et le temps..

et il y a des choses positives dans tout ça.. Est-ce que tu aurais aussi bien réussi ta scolarité sinon ? Est-ce que tu aurais réussi à avoir l'avenir professionnel qui te tend les bras..?

Certes c'était peut-être excessif mais toujours dans le but de bien faire.. (j'imagine et je crois)

Juste un décalage générationnel et un trop grand protectionisme..

A présent tu as le choix d'être qui tu veux, à toi d'agir !