Sunday, November 23, 2008

Shopgirl

Il en va de certains films comme de Philippe de Plessis-Bellière : « il avait beaucoup moins de qualités qu’il ne semblait au premier abord mais, si on le connaissait, on découvrait qu’il possédait toutes ces qualités et plus encore » (et je remercie tous ceux qui n’ont jamais lu « Angélique Marquise des Anges » et ne comprendront donc pas la signification de cette référence, mais vont quand même lire la suite ce cet article).
Et c’est le cas de « Shop girl », que j’avais téléchargé un jour de coupure de réseau. Avec un titre pareil, je m’étais dit qu’il devait s’agir d’un quelconque film cliché où l’héroïne, sale gamine pourrie gâtée et shopping-addict de son état, vit des aventures éprouvantes avant de découvrir que dans la vie, y’a pas que l’argent qui compte (eh ben non, ma brave dame !). J’avais renoncé à le regarder le soir même en découvrant que 1) l’actrice principal est Claire Danes (plus éloignée de la hit girl écervelée, je connais pas trop, à part les actrices des films d’auteur français) et que 2) le film, au lieu de cliché et rose bonbon, avait surtout l’air déprimant et dépressif.

Mais souvent femme varie, et rien ne vaut des révisions de nanophysique pour me jeter dans les bras du premier film qui traîne dans mes dossiers, pourvu que je ne l’ai pas encore vu. Et bien m’en a pris puisqu’il y a longtemps que je n’avais pas vu un film qui m’avait autant (le dernier devant être « mon petit doigt m’a dit », pendant les vacances).
L’intrigue en elle-même n’a rien de passionnant : Mirabelle (Claire Danes donc) est une aspirante artiste qui regarde sa vie passer dans le rayon gants de Saks (d’où le titre, au cas où vous ne suivriez pas), en attendant quelque chose qui la fera renoncer à ses chemisiers de grand-mère et à ses antidépresseurs. Bref, Mirabelle attend le grand amour, « the man who will sweep [her] off [her] feet and hold [her] the right way ».
Là où le film devient réellement excellent, c’est quand on en arrive aux deux protagonistes mâles du film qui, malgré 30 ans d’écart, sont aussi lamentablement immatures l’un que l’autre. D’un côté nous avons Jérémy, vendeur d’amplis et graphiste à ses heures, qui va découvrir sa vocation en voyageant d’un bout à l’autre des Etats-Unis avec un groupe de musique et en écoutant des cassettes de self-help sur le thème « comment aimer les femmes ». De l’autre nous avons Ray Porter, 50 ans, riche divorcé et hypocondriaque chronique. Et entre les deux il y a donc Mirabelle, qui ne sait pas vraiment lequel choisir pour arriver à son happy ending. Ce qui aboutit à un enchaînement de situations à la fois mélancoliques et cocasses qui font tout le charme du film.

Je ne crois pas que le sujet principal du film soit réellement « Mirabelle finira-t-elle avec Ray ou Jérémy ? et découvrira-t-elle qu’il y a un étage entier consacré aux vêtements chez Saks ? ». C’est plus une réflexion (mais pas réellement, parce que je ne crois pas non plus qu’il y ait une véritable démarche derrière, c’est plutôt moi qui l’ai ressenti comme ça) sur les choix qu’on fait de se tenir à distance ou de se rapprocher de certaines personnes. On ne peut jamais réellement savoir quel choix est le bon. Aucun attachement n’est éternel, sauf peut-être l’amour fraternel – et encore. On ne peut pas en connaître la durée ou les limites tant qu’il n’a pas été mis à l’épreuve. On ne prend pas toujours la bonne décision au bon moment, mais l’important c’est simplement de savoir le reconnaître et de changer. Parce qu’à un moment on finit toujours par trouver un happy ending.

3 comments:

Lucie said...

"Et bien m’en a pris puisqu’il y a longtemps que je n’avais pas vu un film qui m’avait autant (le dernier devant être « mon petit doigt m’a dit », pendant les vacances)"
qui t'avais autant quoi?
elle finit avec quiiii???
xxx

Missmille said...

"plu", évidemment
on le regarde pdt les vacances si tu veux

Fly said...

Comme déjà dit : très bonne bonne fin d'article :)

C'est vrai qu'avec un titre comme ça j'aurais pas supputé un film potable non plus..