Wednesday, August 19, 2009

l'enfer c'est les autres dans une rame de métro


Il fait chaud, le 15 août est passé et les parisiens commencent à revenir de vacances. Il faut vraiement vivre à Paris pendant les grandes vacances - ou au moins dans une grande ville - pour s'apercevoir de l'importance que garde la période 14 juillet-15 août pour les travailleurs. Parce que soyons francs, à Nevers il ne se passe pas grand chose, mais au moins c'est une inactivité constante. On ne va pas se réveiller un matin pour trouver un quartier entier de boutiques fermées et des transports en commun vide.
Mais alors autant l'effet 14 juillet était agréable ("oh une place assise dans le tram/bus/métro/train ! et j'ai même le choix") autant le retour est assez insupportable. Surtout quand il fait très chaud, que les gens transpirent et qu'on est petite avec un odorat bien développé...

En fait je crois que Paris en été c'est pas le mieux. Il fait trop chaud, ça sent trop mauvais, il y a trop de boutiques, je me sens trop poisseuse à longueur de journée, se déplacer prend trop heures malgré le réseau de transports. En fait il y a trop de tout, et surtout trop de gens : des hommes obèses qui se curent l'oreille et en mangent le contenu, des femmes noires avec leur boubou et leur mignonne petite fille, des hommes d'affaire qui se liquéfient dans leur costume, des parisiennes branchées tout droit sorties de Elle, des clochards bien rasés qui remercient quand on leur donne une pomme, des gens qui chantent dans le métro, des familles Cyrillus 94 en partance pour Roissy, des petites vieilles qui te parlent de leur kyste aux ovaires dans le bus parce qu'elles sont seules, des chauffeurs de bus patients ou irrascibles, des japonais en short à carreaux roses, des blondes vulgaires qu'on a envie de présenter aux parisiennes branchées juste pour voir le résultat, des étudiants qui regrettent déjà la rentrée imminente, des boulets qui te disent que tu es jolie et intelligente et essayent de te parler d'Asimov, des clochards aux cheveux sales et aux doigts plein de sang, des allemands qui lisent Enid Blyton dans le texte, des mecs fashion qui écoutent bien trop fort leur iPod, des grosses femmes moches avec des cheveux blonds filasses en coupe au bol, des fils de bonne famille en polo Lacoste et sac de shopping Louis Vuitton, des amies qui se racontent leurs vies amoureuses (si tu t'appelles Adrien et que tu es pharmacien à Paris, sache que ta copine aimerait voir ta mère moins souvent), des vieilles femmes très dignes qui lisent Voici, des mecs creepy qui te soufflent dans l'oreille, des hommes pas creepy du tout qui te disent que tu es magnifique, des filles qui arrivent à se maquiller dans le métro... and so on and on and on

et si vous demande ce que parfois ça peut donner, la réponse c'est ça ("non parce que quand, même, on s'est croisé DEUX fois en UNE soirée dans le métro, c'est forcément un signe")
illustration : mzelle fraise

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