Sunday, February 21, 2010

Grands-parents (in)dignes

La plupart des gens n’ont que deux, voir un, grands-parents de reste. Pas moi. Dans ma famille, on vit vieux (et bossu, hélas hélas), donc j’ai la « chance » d’avoir toujours 4 grands-parents en vie – et en pleine santé jusqu’à il y a environ 5 ans. Dans le registre de la santé, une de mes grands-mères me fait un peu penser au petit vieux dans les films, celui qui se plaint toujours d’être à l’agonie et se bourre de médicaments, mais se révèle péter la forme au moment du naufrage/raz-de-marée/explosion de centrale nucléaire.

C’est vrai, avec l’âge ils deviennent de plus en plus chiants. Mais en toute honnêteté, je n’ai pas vraiment à me plaindre d’eux. Mes grands-mères m’offrent du Nutella, des sacs à mains Longchamps, voyagent de la Chine à la Turquie en passant par la Norvège, cousent des vêtements sur mesure pour mes Barbie et dessinent des sourires sauce tomate sur le gratin de nouilles (spécialité à égalité avec les beignets aux pommes et le soufflé au jambon). Mes grands-pères sont incollables sur Derrick, chérissent les siestes inpromptues, se passionnent pour les courses automobiles, résolvent des mots croisés force 4 en 2 heures, tressent des paniers en osier, construisent des tipis et des serres pour faire pousser de la salade en hiver.
Mais en cherchant bien, je pourrais aussi trouver pas mal de raison de râler. Mes grands-mères ne savent pas cuisiner, ne se sont pas encore remises de la guerre et honnissent tout ce qui est teuton de près ou de loin, portent toujours des blouses déchirés, sont de mauvaise foie se baladent avec un vanity de médicaments, m’offrent des livres que je ne lirai jamais (emballés dans du papier de boucher), parlent souvent incontinence et tricotent des pulls taille bibendum.  Mes grands-pères sont incollables Derrick, s’ennuient dès qu’ils ne peuvent pas jardiner, tiennent absolument à m’expliquer tous leurs bricolages (y compris la réparation du flotteur de la chasse d’eau) et arrivent à placer une référence à la syphilis dans une conversation sur la chaîne de montage de l’A380.
En grandissant j’ai toujours trouvé une de mes grands-mères mieux que l’autre. A la réflexion, je m’aperçois que les deux se valent sans doute, avec leurs défauts et leurs qualités. Mais en toute bonne foi, je crois pouvoir dire qu’elles se sont chacune occupée de moi aussi bien qu’elles le pensaient, de manière différente mais toujours avec beaucoup d’attention. Finalement ce n’est pas forcément celle avec laquelle j’ai passé le plus de temps qui m’a transmise le plus d’habitudes.
Tout au fond, ce que j’aurais vraiment voulu, c’est que mon arrière-grand-mère vive plus longtemps, pour qu’elle se rende compte que je suis jolie et que je ferai peut-être quelque chose de pas trop mal de ma vie…

et pour finir, voici le début d'arsenic et vieille dentelle, un film très drôle avec 2 vieilles dames indignes ayant pour habitude d'empoisonner les clochards à qui elles offrent le gite. Le film est en entier sur youtube et je vous le recommande vivement !

3 comments:

Fly said...

Pour être plus précis c'était à propos de l'informatique et non de l'A380 ^^

Nobody said...

Ahhh! comme j'aurais voulu connaître mon arrière grand-père...^^ Mais je n'ai pu voir qu'un grand père et une grand mère....

Lucie said...

Got me all teared up