Donc, j'ai envie de relire "Andromaque". Ou de le lire, plutôt, parce qu'à ma connaissance je l'ai encore jamais lu, mis à part un morceau du monologue qu'on avait appris en 5ème et dont je me souviens toujours :
"dois-je oublier Hector, privé de funérailles
et traîné sans honneur autour de nos murailles ?
Dois-je oublier son père, à mes pieds renversés,
Ensanglantant l'autel qu'il tenait embrassé ?
Songe, songe, Céphyse, à cette nuit cruelle,
Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle.
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants,
Marchant à la lueur de nos palais brûlants.
Sur tous les corps morts se faisant un passage,
Et de son sang échauffant le carnage.
Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue."
à la réflexion c'était quand même assez macabre comme monologue à apprendre à des cinquièmes...
Est-ce que c'est "Andromaque" que t'avais eu à lire avant ton année de prépa ? parce que je me souviens qu'on avait lu du Racine en repassant, mais je sais plus si c'était "Andromaque" ou "Bérénice" ("que le jour commence et que le jour finisse/sans que Titus jamais ait revu Bérénice"). Par contre en faisant le crumble tout à l'heure je me suis souvenue que tu avais eu à lire "le partage de midi" de Claudel, aussi. Et qu'on avait pas réussi à dépasser la deuxième scène tellement on faisait de commentaires à côté, et tellement c'était chiant, aussi...
résumé : "Ce drame met aux prises quatre personnages : Ysé - seule femme - et trois hommes : de Ciz, son mari, Amalric, son amant, et Mesa, sa passion. Son sujet est la souffrance du jeune Mesa qu'une passion amoureuse destructrice reconduit paradoxalement à Dieu, après qu'une fausse vocation monastique l'en avait éloigné". ... ... ... ... .... ... ... ... ...
si quelqu'un est tenté, on l'a à la maison.
juste pour le plaisir :
PYLADE
Il faut partir, Seigneur. Sortons de ce palais,
Ou bien résolvons-nous de n'en sortir jamais.
Nos Grecs pour un moment en défendent la porte.
Tout le peuple assemblé nous poursuit à main forte.
Aux ordres d'Andromaque ici tout est soumis :
Ils la traitent en reine, et nous comme ennemis.
Andromaque elle-même, à Pyrrhus si rebelle,
Lui rend tous les devoirs d'une veuve fidèle,
Commande qu'on le venge, et peut-être sur nous
Veut venger Troie encore et son premier époux.
Allons. N'attendons pas que l'on nous environne :
Nos Grecs nous rejoindront ; et tandis qu'Hermione
Tient encore le peuple autour d'elle arrêté,
Voilà notre chemin, sortons en sûreté.
ORESTE
Non, non, c'est Hermione, amis, que je veux suivre.
A son dernier arrêt je ne puis plus survivre.
Partez : j'ai fait le crime, et je vais l'expier.
PYLADE
Hermione, Seigneur ? Il la faut oublier.
Quoi ! Toujours l'instrument et l'objet de sa rage,
Cherchez-vous chez les morts quelque nouvel outrage
Et parce qu'elle meurt, faut-il que vous mouriez ?
ORESTE
Elle meurt ? Dieux ! Qu'entends-je ?
PYLADE
Eh quoi ! Vous l'ignoriez ?
En rentrant dans ces lieux nous l'avons rencontrée
Qui courait vers le temple, inquiète, égarée.
Elle a trouvé Pyrrhus porté sur des soldats
Que son sang excitait à venger son trépas.
Sans doute à cet objet sa rage s'est émue.
Mais du haut de la porte enfin nous l'avons vue,
Un poignard à la main, sur Pyrrhus se courber,
Lever les yeux au ciel, se frapper et tomber.