Sunday, June 15, 2008

Sagan


Le premier point faible du film, c'est son manque d'histoire : regarde la bande-annonce, il y a tous les événements du film dedans. Dans la première demie-heure du film, Françoise Sagan achète une maison dans les environs de Deauville. Tous les résumés du film sont axés sur cette maison , qui est censée être son reflet de sa gloire à sa pathétique décadence (oui, moi aussi je fais dans le cliché). Seulement à aucun moment dans le film on n'a vraiment l'impression que cette maison est son pilier. Elle y passe en coup de vent, pour écrire, entre deux fêtes, un amant et une maîtresse, un accident de voiture ou un procès pour possession de drogue. Alors soit le film est raté, soit il reflète très bien à quel point elle a toute sa vie essayé de recréer une grande famille aimante pour finalement être seule et oubliée. D'une manière comme d'une autre, il ne m'a pas convaincue. La performance des acteurs n'est pas à remettre en cause, surtout pas celle de Sylvie Testud (son maquillage est impressionant quand on atteint les dernières années de l'écrivain). Jeanne Balibar en Peggy Roche est très bien aussi, et les seconds rôles masculins sont impeccables, surtout Palmade et Polalydès. Mais à aucun moment on ne s'attache au personnage ou à sa philisophie de vie. On dirait plutôt une gamine gâtée, qui est devenue célèbre à 18 ans et est restée à cette âge-là (un peu comme la théorie de alexander dans "Fashion Babylon"). Elle garde toujours une voix enfantine doublée de petits regards faussement timides, qui accompagnent des caprices de plus en plus ridicules au fur et à mesure qu'avance le film. La fin est vraiment pathétique, mais je n'ai pas réussi à avoir de la peine pour elle, parce qu'au fond c'est elle la première responsable.

Non, ce qui m'a le plus marquée dans ce film c'est surtout que je me suis aperçue à quel point elle avait laissé peu de trace à notre époque. Qui parlait encore d'elle avant sa mort en 2002 ? je savais qu'elle existait, mais je n'aurais jamais lu "Bonjour tristesse" sans son décés. Elle a été un brillant écrivain, dont les livres sont étonnament modernes. Elle a été une figure du tout-Paris intellectuel, elle a cotoyé tous ceux qui ont formé la littérature moderne, de l'écriture à l'édition. Elle a été une icône française à l'étranger, où elle incarnait la vie à la française. Elle a été une journaliste emblématique dans Elle sous la direction d'Hélène Lazareff. Et maintenant, il en reste juste 2 paragraphes sur Wikipédia (deux paragraphes) et une mère qui, au téléphone, te dit "de toute façon, c'était pas une personne très intéressante".

3 comments:

Fly said...

Le film ne cherchait peut-être pas à montrer cette personne comme un exemple de vie...

Tu as peut-être tout à fait bien percu le message du film...

Missmille said...

de toute façon ça n'était pas le cas donc ça aurait été dur. Je trouve surtt que c'est plus une accumulation de frasques qu'une vraie histoire, et ça lasse... en plusje suis très sensible au voix, et j'aimais vriament pas la sienne

Lucie said...

j'aime bien la fin de ton article.
j'ai lu une bonne partie de ses bouquins et j'aime beaucoup. je vais peut etre aller voir le film quand je rentre.
faut tjs que je fasse SATC.
xxx